Le mot Blockchain revient régulièrement dans les médias. Aussi, je me suis demandé comment je m’y prendrais si je devais l’expliquer, par exemple, à mon père. En effet, la Blockchain est invisible, comme le cloud. Elle est peu connue mais va néanmoins bouleverser un certain nombre de choses dans notre quotidien et celui de nombreuses entreprises et modèles d’affaires.
Nous pouvons comparer la Blockchain avec un registre gigantesque, dans lequel toutes les parties concernées pourraient ajouter et consulter des informations. Ce registre serait dématérialisé, décentralisé, partagé et infalsifiable. A chaque ajout d’information, respectivement à chaque transaction réalisée, tous les participants voient l’opération, ce qui empêche les falsifications. Pour frauder le système, il faudrait pénétrer dans tous les ordinateurs impliqués. Ceci fonctionne quasi en temps réel et sans contrôle centralisé. Les transactions sont transparentes, traçables, datées et certifiées.
Pour illustrer cette explication, prenons un exemple concret, sur lequel travaillent des chercheurs et des entreprises : le dossier médical sécurisé et partageable. Le but est de voir comment utiliser la blockchain pour échanger de manière simple, sûre et rapide des données médicales sensibles entre les différents acteurs de la santé, localisés sur des sites différents. La Blockchain permettrait un gain de temps car il ne faudrait plus que le patient donne son consentement par signature à chaque étape du traitement, à chaque partie impliquée. Le patient aurait sa propre banque de données médicales et pourrait en donner accès aux différents acteurs médicaux, rendant la communication entre eux rapide et sécurisée.
Les domaines d’application sont nombreux. Citons par exemple les administrations, l’industrie, la santé, le commerce, etc. Mais il y a aussi la finance et toute la partie crypto-monnaies, dont voici une définition que je trouve bonne : « Une crypto-monnaie est une monnaie virtuelle qui opère indépendamment des banques et des gouvernements. Elle peut être échangée et négociée, comme n’importe quelle devise physique. »
Le Bitcoin, l’application la plus connue de la Blockchain, est une de ces crypto-monnaies. Mais il y en a d’autres, comme l’Ethereum. Là aussi, tout le monde peut lire et écrire des transactions dans un registre totalement ouvert, sans autorité centrale. En octobre 2018, j’ai participé à une conférence de Swiss Marketing Vaud sur le Crowdfunding. Les ICO ou Initial Coin Offering sont un des outils qui permettent de lever des fonds pour une entreprise qui démarre ou veut augmenter son capital. On émet des jetons numériques (en anglais, token) que souscrit le public. Les entreprises ne s’en privent pas : en 2018, plus de 13 milliards de USD ont été levés par des ICO dans le monde, contre 4 milliards en 2017.


Swissquote est la première banque qui propose à ses clients de contribuer à des financements participatifs liés à la Blockchain : les ICO. Jan De Schepper, Chief Sales and Marketing Officer, répond à mes questions :
Jan, Swissquote, en tant que première banque à permettre de participer aux ICO, a réussi un formidable coup médiatique. Comment vous est venue l’idée ?
« Swisquote n’est pas une banque suisse comme les autres. Créativité et technologie font partie de notre ADN. Notre mission est de démocratiser la finance, de donner de nouvelles opportunités d’investissement à nos clients. Offrir des crypto assets et faciliter des ICOs était donc une suite logique dans notre développement. »
Si je décidais, en tant que petit investisseur privé, de participer demain à une ICO, comment devrais-je procéder ?
« Un investisseur privé à deux choix, soit de participer en direct à une ICO soit de passer par une banque (Swissquote est en ce moment la seule banque à offrir cette possibilité). L’avantage de passer par Swissquote est la facilité et la sécurité. Acheter un ICO ou STO token n’est pas plus compliqué que d’acheter une action Suisse. Swissquote élimine le risque opérationnel d’une ICO traditionnelle où il faut avoir un blockchain « wallet » pour stocker et transférer des tokens. A savoir que la clé pour accéder à son portefeuille électronique peut être perdue ou volée. Enfin, ces opérations se déroulent souvent dans des pays où la législation n’est pas celle de la Suisse.«
Merci Jan pour ces explications !

Comme on le voit, la Blockchain n’est plus un vague concept d’avenir mais bien une réalité dans le monde d’aujourd’hui. D’ailleurs, de nouvelles formations dans le domaine de la Blockchain et des nouvelles applications décentralisées débutent cette année et sont proposées par l’Université de Genève et CREA. De quoi répondre à un besoin croissant de la part des entreprises.
Pour plus d’informations sur le sujet, voici également le lien vers l’émisssion spéciale de TTC sur la blockchain.